Rôle de la BEAC

I – LES MISSIONS LEGALES DE LA BEAC

Conformément à l’article 20 du titre II de la Convention régissant l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (l’UMAC), les États ont confirmé à la Banque des États de l’Afrique Centrale le privilège exclusif de l’Emission Monétaire sur le territoire de chaque État membre de l’Union.

Ce privilège d’émettre les billets de banques et les monnaies métalliques qui ont cours légal et pouvoir libératoire dans les États de l’Union, consigné également dans les statuts de la BEAC, est assorti d’un certain nombre d’obligations qui constituent les missions fondamentales de la BEAC :

  • Mettre à la disposition des agents économiques les quantités de signes monétaires nécessaires pour effectuer les transactions de toutes natures ;
  • Garantir les utilisateurs des ces moyens de paiement contre les risques de falsification et de contrefaçon ;
  • Assurer une bonne qualité de la circulation des signes monétaires.

Cette mission de surveillance de la qualité s’applique aussi bien à la qualité physique qu’à l’authenticité des billets mais aussi de la monnaie métallique.

La monnaie commune est le Franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale, « FCFA » dont la convertibilité extérieure est garantie par le Trésor français. Depuis le 12 janvier 1994, la parité est de 1 F français pour 100 FCFA, soit 1 Franc CFA = 0,01 franc français.

Depuis le 1er janvier 1999, le Franc CFA est arrimé à l’Euro au taux de 1 Euro = 655,957 Fcfa.

Les billets et monnaies émis par la BEAC circulent indistinctement dans les six États qui constituent la Zone d’Emission, à savoir, le Cameroun, le Tchad, la République Centrafricaine, le Congo, le Gabon et la Guinée Équatoriale admise depuis le 1er janvier 1985.

II – LES MOYENS MIS EN OEUVRE PAR LA BEAC

Pour assurer ces diverses missions, la BEAC s’appuie sur un personnel qualifié et de qualité mais aussi sur des investissements lourds en matériels. Au cours de ces dernières années, les questions fiduciaires ont été au centre des préoccupations du Gouverneur de la Banque.

Des études sur les besoins du public sont régulièrement menées par les services de la Direction centrale de l’Emission à Yaoundé qui font aussi de la mécanisation des activités du Service Emission et du renforcement de la sécurité incorporée dans les billets, un objectif, en se mettant au diapason des importantes innovations technologiques intervenues ces dernières années dans le traitement et la fabrication des billets de banque.

Des approvisionnements importants en signes monétaires des centres sont régulièrement effectués afin de répartir sur l’ensemble des pays des la zone les billets et les pièces neufs et/ou valides ainsi que des billets à trier, et afin de procéder au rapatriement des billets déplacés de chaque État. La valeur faciale des billets transportés atteint chaque année environ 1000 milliards de FCFA.

La Reconnaissance et le tri des billets ou pièces dans les salles de tri par un effectif d’agents très qualifiés et par des machines performantes de comptage et de tri capables de déceler les fausses coupures de billets et des pièces.

La destruction des billets usés retirés de la circulation à la suite du tri après des contrôles approfondis effectués par les inspecteurs du Contrôle général en vue du renouvellement des signes monétaires en circulation.

L’authentification et l’échange de billets dont l’intégrité physique a été sérieusement atteinte par les Chefs de service Emission dans les Centres.

III – L’APPORT DES PARTENAIRES DE BEAC

Si de manière très simpliste, il est répandu de dire que la Banque centrale est au centre de la création monétaire, il faut cependant reconnaître que les flux et le recyclage des signes monétaires découlent indubitablement de l’initiative des banques commerciales et des comptables publics. Du dynamisme de leur action et de leur coopération va eneffet dépendre la qualité de la circulation fiduciaire sur laquelle la BEAC doit veiller.

A cet effet, les partenaires de la banque centrale doivent :

  • Éviter de remettre en circulation des signes faux, douteux ou simplement très usés en procédant régulièrement à des versements des signes susvisés à la BEAC ;
  • Favoriser la diffusion massive des billets de la nouvelle gamme mieux protégés contre les risques de falsification et de contrefaçon ; les billets de l’ancienne gamme étant désormais systématiquement retirés de la circulation au rythme de leur retour aux guichet de la BEAC ;
  • Respecter scrupuleusement les normes de présentation des versements exigées par la Banque et qui ont fait l’objet de lettres circulaires adressées à tous les dirigeants des banques et aux représentants des Trésors nationaux de la zone d’Emission.