Réforme des systèmes et moyens de paiement de la CEMAC

Selon les dispositions de l’article 1er de ses statuts, la BEAC a entre autres missions, celle de promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de paiement et de règlement.

Les systèmes de paiement et de règlement modernes et efficaces qui assurent la célérité des transactions financières et commerciales dans un environnement technique et juridique sécurisé sont une réponse à l’accélération des mouvements de capitaux et la globalisation de l’économie mondiale consécutives aux innovations technologiques, notamment dans le domaine de l’information et des télécommunications. Fortes de cette exigence, les Autorités Monétaires de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale ont initié depuis 1999, une réforme d’envergure régionale visant la modernisation des systèmes de paiement dans les Etats membres de la zone.

La réforme des systèmes de paiement et de règlement a abouti en 2007 à la mise en place respectivement d’un système de règlement brut en temps réel (RTGS), dénommé SYGMA (Système de Gros Montants Automatisé) et d’un système de paiement de masse dénommé SYSTAC (Système de Télécompensation en Afrique Centrale). Depuis lors, les systèmes et moyens de paiement ont enregistré des évolutions importantes, avec le lancement de la monnaie électronique, la mise en place de la Centrale des Incidents de paiement (CIP) et le développement de la monétique à travers l’instauration du GIMAC (Groupement Interbancaire Monétique de l’Afrique Centrale).

Eu égard aux transformations sociétales, aux évolutions technologiques et aux exigences des marchés de plus en plus complexes, un vaste programme de modernisation des systèmes de paiement a été initié et consigné dans le Plan Stragtégique de la Banque, Horizon 2017-2023. Ce programme s’inscrit notamment dans le cadre général des politiques visant l’amélioration du taux de bancarisation, la promotion de l’inclusion financière et le renforcement du cadre de surveillance dans le but de relever le défi majeur de la globalisation financière, dans un contexte marqué par l’internationalisation des normes régissant les systèmes de paiement et de règlement.

Les objectifs de ce programme sont entre autres:

  • Le renforcement du cadre juridique des systèmes de moyens de paiement ;
  • L’optimisation de la technologie utilisée pour ses systèmes et moyens de paiement ;
  • La mise en place d’un dispositif adéquat de surveillance des SMP, notamment pour la monnaie électronique ;
  • L’opérationnalisation de la Centrale des Incidents de Paiement ;
  • La mise en place d’une organisation et des outils efficaces pour la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

ARCHITECTURE DU SYSTEME DE PAIEMENT DE LA CEMAC

L’architecture pouvant être définie comme l’option technique la mieux adaptée aux objectifs opérationnels et commerciaux du Système, elle dépend des technologies disponibles et des besoins des clients qui ont des ordres de priorité variables.

Deux domaines technologiques sont particulièrement concernés :

  • le réseau des télécommunications pour assurer la transmission des ordres ;
  • le traitement de données pour effectuer les opérations de compensation et de règlement dans les meilleures conditions de coût, de rapidité et de sécurité (degré d’informatisation du réseau bancaire).

Les systèmes de paiement sont des systèmes comprenant un ensemble d’instruments, de procédures et de règles coordonnés et interactifs entre eux, pour le transfert de fonds entre participants.

Ainsi, le Système de paiement et de règlement de la CEMAC est constitué des systèmes d’information suivants :

  • le système de règlement brut en temps réel dénommé système de gros montants automatisé (SYGMA) ;
  • le système net de paiement de masse dénommé système de télécompensation de l’Afrique centrale (SYSTAC) ;
  • le système monétique interbancaire (SMI) dénommé GIMACPAY qui est administré, géré et supervisé par le Groupement Interbancaire Monétique de l’Afrique Centrale (GIMAC) ;
  • la centrale des incidents de paiement (CIP).

 

PRINCIPES DE FONCTIONNEMENT

Le système de paiement et de règlement de la CEMAC est fondé sur plusieurs principes, notamment :

  • le système est considéré comme un système national mono – currency ;
  • le système est dit en V car les flux d’information et les flux de traitement se superposent. La banque centrale est à la fois centre de compensation et banque de règlement. L’avantage de ce type de configuration est que la banque centrale maîtrise la totalité de la chaîne des paiements : elle dispose de l’information en temps réel sur l’état du marché ; elle est en mesure de prendre en temps voulu toutes mesures utiles pour prévenir un incident de paiement ;
  • la centralisation des opérations : Une plate-forme commune de traitement des ordres et un système unique de règlement ;
  • la spécialisation des échanges ;
  • la dématérialisation ;
  • l’irrévocabilité des paiements ;
  • l’exécution en temps réel.

PARTICIPANTS ET MODES DE PARTICIPATION

Les participants au Système sont les suivants :

  • les banques commerciales ;
  • les Trésors Publics ;
  • les Etablissements financiers ;
  • les Organismes de microfinance ;
  • les Prestataires des Services de Paiement
  • la Banque Centrale.

Les modes de participation au Système sont les suivants :

  • Participation directe : Le participant dispose d’un compte de règlement et d’un accès technique au système ;
  • Participation indirecte : Le participant est connu du système. Il dispose d’un compte de règlement mais n’a pas d’accès technique directe ;
  • Sous – participation : Le participant n’a pas de compte de règlement et n’est pas connu du Système.

La participation aux systèmes endogènes de paiement de la CEMAC est formalisée par la signature de conventions d’adhésion à SYGMA, SYSTAC ou GIMACPAY entre le participant et la BEAC.

OPERATIONS TRAITEES ET DELAIS DE TRAITEMENT

Les opérations prises en compte par le système sont les suivantes :

  • L’émission des ordres de paiement ;
  • La transmission des informations ;
  • Le traitement des informations.

Une fois l’opération entrée dans le système, les délais de règlement sont les suivants :

  • 24 heures pour les virements et prélèvements ;
  • 48 heures pour les chèques ;