Histoire de la Monnaie

Si la Chine a été le précurseur du concept de la monnaie vers l’an 1000 avant J.C., sous forme d’objets usuels et utilitaires, c’est en Lydie (Asie Mineure) qu’apparaîtront les premières pièces, entre 620 et 600 avant J.C. L’art numismatique de cette période de l’histoire sera porté à son apogée par les Grecs au début du 5e siècle avant J.C. ; davantage de soin est apporté à la fabrication des pièces, sur lesquelles les portraits humains remplacent peu à peu les animaux.

La montée en puissance de la Macédoine au 4e siècle avant J.C. correspond avec la standardisation des effigies aux visages royaux, probablement imposée par les rois eux-mêmes pour affirmer leur autorité sur leurs immenses territoires. Le conservatisme des civilisations occidentales et moyen-orientales de l’époque rendra cette pratique constante jusqu’à la fin du 3e siècle après J.C.

L’autre pôle d’évolution monétaire, la chine, se distingue à la même période par deux particularités : les pièces sont fondues au lieu d’être frappées et ne comportent que des inscriptions succinctes au lieu de représentations artistiques. Ceci s’explique par le fait que, d’une part, les Chinois utilisaient alors beaucoup la fonderie dans leur vie quotidienne et que, d’autre part, ils étaient suffisamment confiants dans la suprématie de leur culture pour ne pas l’affirmer sur un objet considéré comme vulgaire.

Le Moyen-Age, qui débute au 8e siècle de notre ère, est marqué par le développement des fois : Christianisme et Islam. Son rejaillissement sur le numéraire se concrétise par la place prépondérante donnée aux signes religieux sur les pièces de monnaie. La lenteur des progrès économiques limite toutefois leur nombre et leur qualité.

Le réveil culturel et économique que constitue la Renaissance au 15e siècle a plusieurs conséquences : d’une part, le développement des échanges commerciaux qui entraîne l’invention de la lettre de change, ancêtre occidental du billet de banque (que les Chinois utilisaient alors déjà depuis près de mille ans) ; d’autre part, le contenu des pièces qui évolue vers davantage de métaux précieux (or et argent) permettant ainsi l’échange de marchandises de valeurs de plus en plus importantes.

La découverte du Nouveau monde par Christophe Colomb en 1492 permet l’exploitation de nouvelles mines d’or et d’argent dans les deux Amériques. Une série d’innovations aux 17e et 18e siècle propulsent la fabrication des pièces de l’artisanat au stade industriel. A partir du 17e siècle, les puissances européennes diffusent pièces et papier monnaie aux armes de leurs nations à travers le monde. L’émission de papier monnaie, jusqu’alors l’affaire de banques privées, passe peu à peu sous le contrôle des Etats qui, au 19e siècle, en assureront le quasi-monopole.

En Afrique et dans les îles du Pacifique, l’arrivée des colons européens coïncide avec le passage du système du troc à l’utilisation de la monnaie.

Après chacune des deux guerres mondiales, la valeur des monnaies chute du fait de l’inflation. L’étalon-or, qui avait été adopté au début de notre siècle par la plupart des pays, est à son tour abandonné définitivement.

Le papier monnaie a maintenant supplanté définitivement la pièce comme moyen d’échange. De plus en plus, les procédés électroniques, à l’exemple des cartes de crédit, sont en passe de jouer à leur tour, un rôle prépondérant dans les échanges.